Origines des anomalies du nombre de chromosomes
La perte d'un chromosome entier conduit à une monosomie et la duplication d'un chromosome amènent à une trisomie. Ces 2 formes d'anomalies chromosomiques conduisent à un nombre aberrant de chromosomes, qu'on décrit aussi comme aneuploïdie (du grec: pas-bon-multiple). Une monosomie, respectivement une trisomie, résulte d'une non-disjunction survenue au cours de la méiose durant la gamétogenèse.
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- A
- Syndrome de Klinefelter
(phénotypiquement masculin) - B
- Syndrome de Turner
(phénotypiquement féminin) - M1
- Méiose I
- M2
- Méiose II
Une non-disjunction au cours de la méiose I (orange) peut être à l'origine de la trisomie/monosomie des chromosomes sexuels. Après la fécondation de ces gamètes, le nombre de chromosomes sera anormal, à savoir inférieur ou supérieur à 46.
Les anomalies du nombre de chromosomes sexuels sont relativement fréquentes. Les anomalies gonosomiques de type numérique les plus fréquentes sont: le syndrome de Klinefelter et le syndrome de Turner.
La formation de gamètes avec un chromosome en excès ou un chromosome manquant peut avoir lieu durant l'ovogenèse ou la spermatogenèse. Comme la méiose se déroule en 2 étapes, une anomalie de la ségrégation (anglais: disjunction) des chromosomes peut avoir lieu lors de la première division, mais aussi lors de la seconde division.
conduisant à une trisomie / monosomie des chromosomes sexuels
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- A
- Syndrome du triple X (phénotypiquement féminin)
- B
- Syndrome de Turner (phénotypiquement féminin)
- C
- Syndrome XYY
- M1
- Méiose I
- M2
- Méiose II
Un défaut de ségrégation des chromosomes durant la méiose 2 (orange) conduit à des gamètes contenant un chromosome en excès ou un chromosome manquant.
Dans les figures 5 et 6 sont représentés des défauts survenus durant les divisions de maturation des gamètes qui conduisent à des monosomies respectivement des trisomies. Les trisomies des chromosomes sexuels sont relativement fréquentes (XXX, XXY ou XYY) et sont tout à fait viables, tandis que les monosomies sont en général létales, exception faite du syndrome de Turner.
Parmi les trisomies autosomiques, la trisomie 21 (syndrome de Down) est la plus connue. La fréquence de trisomie 21, ainsi que d'autres anomalies chromosomiques dues à des erreurs dans la ségrégation méiotique (Non disjonction), est intimement liée à l'âge de la mère. La probabilité d'avoir un enfant présentant une trisomie 21 augmente exponentiellement avec l'âge.
De ce fait, si une jeune mère donne naissance à un enfant qui semble être atteint de trisomie 21, il faudra envisager un autre diagnostic différentiel, comme la présence d'un autre type héréditaire d'anomalie chromosomique (comparer: translocation robertsonienne.
Après la trisomie 21, la plus fréquente, 2 autres formes de trisomies sont observées chez les nouveau-nés vivants. Il s'agit de la trisomie 13 (Syndrome de Pätau) et de la trisomie 18 (Syndrome d'Edwards).
Symptômes de la trisomie 13:
- Microcéphalie avec front fuyant, holoprosencéphalie, aplasie du corpus callosum
- Microphthalmie et colobome
- Bec de lièvre-fissure palatine
- Polydactylie
- Malformation du coeur et des reins
- Taux de mortalité: 80-90 % durant la 1ère année
Symptômes de la trisomie 18:
- Dolichocéphalie avec occiput saillant
- Micrognatie, petite bouche
- Flexion persistante des doigts qui sont aussi croisés; pied-bot (Pes equinovarus); calcaneus prominent
- Malformations du coeur [le plus souvent défaut du ventricule (VSD)]
- Taux de mortalité: 90 % durant la 1ère année