Module
22
Icon module 22

Formation des crêtes neurales

Les cellules des crêtes neurales (stade 9) constituent en fait un véritable 4e feuillet embryonnaire avec une organisation segmentaire partielle participant à la formation du système nerveux périphérique (neurones ainsi que cellules gliales des systèmes nerveux sympathique, parasympathique et sensoriel).
Lors de la fermeture de la gouttière neurale, les cellules de la jonction neuroectoblaste / ectoblaste prolifèrent suite à l'interaction de ces deux tissus et migrent en profondeur.

Fig. 13 - Crête neurale en formation (stade plaque neurale)
media/module7/h2oab_creteneuro.gif

A
plaque neurale
B
gouttière neurale
1
épiblaste
2
gouttière neurale
3
cellule de la future crête neurale

Légende
Fig. 13

Début de la neurulation dans la région cervicale avec ébauche de formation de la gouttière neurale.

Les flèches indiquent le sens du plissement latéral.

En orange les cellules de la future crête neurale.

Fig. 14 - Crête neurale en migration (stade gouttière neurale, stade 9)
media/module7/h2oc_creteneuro.gif

  1. épiblaste
  2. bourrelets neuraux
  3. cellules des crêtes neurales en migration

Fig. 15 - Crête neurale après migration (std. tube neural, stade 11)
media/module7/h2od_creteneuro.gif

4
neuroépithélium
5
canal épendymaire
6
tube neural

Légende
Fig. 14, 15

Formation à partir de la plaque neurale, de la gouttière neurale et finalement du tube neural. Des amas de cellules (orange) se détachent des lèvres latérales de la plaque neurale, constituant les crêtes neurales. En quittant le neuroépithélium, les cellules des crêtes neurales perdent leur caractère cohésif.

NB: noter qu'au stade de tube neural, l'épithélium neural est pluristratifié ce qui n'est pas représenté ici pour des raisons de simplification graphique.

Fig. 15

Ces cellules présentent des capacités migratoires remarquables ainsi qu'une diversité phénotypique puisqu'elles donnent naissance à de nombreux types cellulaires différenciés.

Fig. 16 - Principales structures dérivées des crêtes neurales
media/module22/v4c_cellulderiveesA.gif

1a
neuroblaste bipolaire
1b
neuroblaste bipolaire en différenciation
1c
neurone sensitif pseudo-unipolaire des ganglions rachidiens
2a
neuroblaste unipolaire
2b
neurone multipolaire des ganglions sympathiques
2c
médulloblaste (cellules chromaffines)
dans la médullaire de la glande surrénale
3a
glioblaste
3b
cellule de Schwann
3c
cellule satellite
4a
cellule mésenchymateuse
4b
cellule des leptoméninges (arachnoïde et pie-mère)
4c
cellule de l'ecto-mésenchyme
5a
mélanoblaste (cellule pigmentaire)
5b
mélanocyte
A
crête neurale
B
tube neural (zone du manteau)
C
mésenchyme
D
tube neural (couche épendymaire)

Légende
Fig. 16

De la crête neurale proviennent les neuroblastes du système nerveux périphérique, les glioblastes de la glie périphérique, les médulloblastes, les mélanoblastes, les cellules de l'éctomésenchyme de la région céphalique et les cellules des leptoméninges.

Pour en savoir plus

La migration des cellules des crêtes neurales est liée notamment à la disparition des N-CAM et des cadhérines, exprimées par les cellules du tube neural, alors que des intégrines membranaires apparaissent. Les molécules de la famille des TGF-β semblent stimuler le départ en migration des cellules de crêtes neurales en modifiant leurs propriétés d'adhérence au niveau de la matrice extracellulaire (fibronectine, laminine, collagène). En effet, pour se déplacer, ces cellules se lient par des récepteurs membranaires spécifiques (intégrines) aux molécules de la matrice extracellulaire (fibronectine et laminine). La fin de la migration cellulaire est associée à une ré-expression des cadhérines et des N-CAM molécules favorables à l'adhésion des cellules.
Des études ont montré le rôle des molécules de la famille des BMPs, FGFs, Wnts, ainsi que de l'acide rétinoïque dans l'induction des crêtes neurales. Le SHH serait quant à lui capable d'empêcher la dispersion des cellules de crêtes neurales inactivant les intégrines β1.